Les mots « intégration » et « inclusion » marquent une évolution sociétale. Les mentalités ont évolué et il a fallu changer de paradigme.
Petit rappel historique des différentes lois en faveur des personnes en situation de handicap :
- La loi du 30 juin 1975 instaure d’une part l’obligation d’emploi des Travailleurs Handicapés et l’obligation éducative pour les enfants et adolescents handicapés. Mais c’est juste une loi « d’orientation » sans caractère obligatoire.
- La loi du 10 juillet 1987 institue pour les entreprises de plus de 20 salariés l’obligation d’employer des Travailleurs Handicapés à hauteur de 6% de l’effectif.
- La loi du 13 juillet 1990 protège les personnes contre les discriminations en raison de leur état de santé ou de leur handicap.
- La loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » établit le principe d’accessibilité pour toutes les personnes en situation de handicap, y compris pour les élèves et étudiants dans les établissements scolaires et universitaires.
En 1975 le mot clé est l’intégration alors qu’en 2005 le mot clé est l’inclusion. La notion d’intégration vise les personnes handicapées dans les milieux ordinaires de travail mais elle ne remet pas en question les contraintes rencontrées dans certains environnements ou contextes. Dans l’intégration, c’est à la personne, travailleur ou apprenant, de s’adapter. A défaut il est orienté vers les institutions médico-sociales spécialisées. Dans l’inclusion c’est à l’entreprise ou à l’organisme de formation de s’adapter et de rendre le travail vs l’apprentissage accessible.
L’inclusion est aussi un principe éthique : c’est le « droit » de travailler en milieu ordinaire ou de fréquenter l’école ou les centres de formation ordinaires.
Le passage du concept d’intégration à celui d’inclusion est un changement de paradigme. Il ne s’agit plus d’évaluer si les différences portées par un individu sont compatibles avec le contexte professionnel ou le système d’enseignement. Il s’agit que l’État, les collectivités, les institutions, finalement tout le monde, fassent en sorte que les environnement ordinaires, professionnels ou pédagogiques, soient accessibles à chacun.
L’inclusion va au-delà des personnes en situation de handicap. Elle consiste à créer un environnement où toutes les personnes, quelles que soient leurs différences (handicap, origine ethnique, sexe, orientation sexuelle, etc.), sont pleinement acceptées, intégrées et valorisées.
L’inclusion invite à lever les barrières qui existent dans l’environnement. Toutefois, elle reconnaît les limites associées à la notion d’aménagement raisonnable.